Les Frères maristes sont venus au Proche-Orient en deux temps, de 1868 à 1875, puis à partir de 1895. Ils ont travaillé, d’une part, comme membres du corps professoral dans des séminaires et des collèges, tenus par des congrégations de prêtres (Jésuites, Lazaristes, Capucins, Carmes, Franciscains), ou appartenant à des patriarcats catholiques de rites orientaux (maronite, arménien-catholique, grec-catholique), dans les pays suivants :
au Liban (1868), puis à partir de 1895,
en Égypte (1898), en Turquie (Cilicie-1900),
en Irak (1902), en Palestine (1904) et en Syrie (1904).
D’autre part, les communautés maristes ont également exercé leur mission éducative dans des établissements loués ou gracieusement prêtés par des particuliers, des organismes officiels, des évêchés et des congrégations religieuses.
Parallèlement, quelques maisons et écoles ont été directement fondées par les Frères, devenant ainsi la propriété de l’Institut.
Les extraits suivants, qui illustrent l’historique des Frères maristes au Proche-Orient, sont variés et anonymes ; leurs auteurs sont des Frères témoins de ces temps anciens.
Les quelques jalons ci-après représentent l’esquisse du profil historique de la Province « Liban-Syrie ». Les dates mentionnées, indiquent le début de l’apostolat des Frères.
Dans cette variété de situations, la présence des Frères maristes a pu correspondre à l’une ou, successivement, à deux de ces possibilités, et même en suivre les trois phases, comme ce fut le cas, par exemple, à Saïda.
En 1868, cinq premiers Frères : Fr. Symphorien, Fr. Louis Bertrand, Fr. Audri, Fr. Cerin, Fr. Damiano, d’abord, et trois autres l’année suivante, furent envoyés pour coopérer avec les Pères jésuites au séminaire-collège de Ghazir (caza du Kesrouan) et à leur collège de Beyrouth.
Mais, au bout de sept ans, une pénurie de sujets, liée en partie aux séquelles de la guerre franco-allemande de 1870-1871, entraîna leur retrait en 1875.
Les circonstances devinrent plus favorables vingt ans plus tard.
En 1895, un groupe de Frères est envoyé au Liban : cinq chez les Pères lazaristes à Antoura (caza du Kesrouan), et l’année d’après, 1896, cinq autres chez les Pères jésuites à Beyrouth, au collège déjà mentionné. Les Frères enseignent avec les Pères. Chaque année, trois, quatre ou cinq Frères arrivent.
En 1898, les Frères prennent en charge une école primaire, dans les locaux appartenant à des particuliers, à Jounieh (caza du Kesrouan).
En 1900, ils sont chargés des écoles : à Amchit (caza de Jbeil), Achkout (caza du Kesrouan) et à Baabdath (caza du Metn).
En 1903, ils inaugurent leur nouveau « Collège du Sacré-Cœur » à Jounieh, de même que leur future maison provinciale : « Notre-Dame du Liban », à Amchit (cf. 1898 et 1900), construction terminée à temps pour recevoir déjà un groupe de jeunes Frères français exilés.
En 1904, diverses communautés demandent l’aide des Frères, dont la communauté arménienne-catholique dans leur collège d’Alep (Syrie), les Pères jésuites à Bikfaya (caza du Metn) et, à Saïda (caza de Saïda) dans leur école primaire, puis, en 1908, ils les chargent du « Collège Saint-Louis » qui leur sera ensuite vendu en 1924.
En outre, les Frères prennent la responsabilité de plusieurs écoles dans différentes régions : à Batroun (caza de Batroun), à Hadeth près de Beyrouth, à Deir el-Qamar (caza du Chouf) ; de même, en 1905, à Beit-Chabab (caza du Metn) et à Zahlé (caza de Zahlé) que leur confient les Pères jésuites, et avec qui ils collaborent également à Homs (Syrie) en 1906.
En 1908, les Frères ouvrent leur école « Notre Dame de Lourdes » à Jbeil (caza de Jbeil).
L’année 1911 est une date missionnaire : deux Frères du Liban vont fonder une école à Bétafo, au centre de Madagascar.
Au début de la guerre, en été 1914, l’Empire Ottoman, déjà allié aux Allemands et sous leur influence, expulsa tous les Frères français du Proche-Orient.
Ceux-ci durent aller en bateau en Italie, de Gênes à Grugliasco (région de Turin), où se trouvait alors la Maison générale des Frères maristes. Quelques-uns d’entre eux se rendirent ensuite à Baïro (même région), dans une maison que s’était procuré le Conseil général comme foyer de formation de futurs jeunes maristes.
En 1919, des Frères se rendent à Damas (Syrie) où, progressivement, ils assurent l’enseignement à tous les niveaux, du Primaire au Secondaire, successivement dans sept emplacements différents, parmi lesquels d’anciennes casernes de l’armée française.
La même année, et durant deux ans, d’autres Frères travaillent à Alep (Syrie) avec les Pères franciscains. Ils dirigeront par la suite : un collège mis à leur disposition par la communauté grecque-catholique de la ville, et, pendant une quinzaine d’années, le nouvel établissement qu’ils avaient fait construire ; puis continueront dans les casernes désaffectées, comme à Damas.
En 1920, vingt Frères seulement ont pu revenir d’Europe : les plus âgés étaient restés sur place, d’autres étaient morts à la guerre. Il faut réparer des ruines partout. Les Frères choisissent de ne rouvrir que neuf écoles : en Syrie, à Alep et Damas ; et, au Liban, à Batroun, Amchit, Jbeil, Jounieh, Deir el-Qamar, Saïda (et à Zahlé jusqu’en 1931).
Après la Deuxième Guerre mondiale, les Frères ont dû se retirer définitivement de Batroun (1952) et de Deir el-Qamar (1954), et arrêter leur enseignement dans les collèges secondaires d’Alep et de Damas (Syrie), nationalisés (la saisie) en 1967.
À Damas (1967-1980), une Fraternité de deux Frères a assuré une présence mariste auprès de la population chrétienne (catéchèse, mouvements de jeunesse, animation liturgique), et une autre l’a maintenue à Alep depuis 1967.
La “maison-mère” du District. C’est la première maison qui nous ait appartenu en Orient et celle qui accueillait les exilés de France de 1903, d’où ils rayonnaient dans les différentes écoles qui s’ouvraient. Tour à tour ou simultanément, juvénat, noviciat, scolasticat, maison de repos et de retraite, et dernière demeure sur terre des Frères maristes d’Orient, puisqu’elle abrite notre cher tombeau de famille.
Le petit internat d’Amchit fonctionnait depuis 1903 sans pouvoir se développer, faute de place et gêné d’autre part par le noviciat et le scolasticat. Le Frère Directeur, en quête d’un nouvel emplacement, tournait souvent un regard vers Jbeil, la Gibelet des Croisés qui, jadis par une charte du 15 janvier 1103, avait été officiellement donnée par Raymond IV de Saint-Gilles « au Fils unique de Dieu et à son auguste Mère Mariam ».
Le Patriarche maronite, sa Béatitude Mgr Élias Boutros Howayek, et la municipalité de Jbeil sollicitent les Frères pour prendre une position clé plus importante et plus centrale que celle d’Amchit.
Les premières démarches en vue d’acheter un terrain furent assez décevantes, et ce n'est qu’en février 1908 qu’on a pu entreprendre les constructions qui, menées très hâtivement, ont reçu les élèves en octobre de la même année. Jusqu’à la déclaration de la guerre de 1914, le corps professoral pouvait rivaliser avec Jounieh alors en plein développement.
Par la suite, des agrandissements successifs permettaient de recevoir un plus grand nombre d’élèves, et l’organisation des études a favorisé un important développement scolaire.
En 1904, les Frères maristes viennent à Alep pour répondre à l’appel de l’Archevêque arménien catholique. Ils collaborent avec cet archevêché de 1904 à 1914, et après la Première Guerre mondiale, de 1918 à 1938.
Comme aussi, à partir de 1919, des Frères se rendent à Damas où, progressivement, ils assurent l’enseignement à tous les niveaux, du Primaire au Secondaire, successivement dans sept emplacements différents, parmi lesquels d’anciennes casernes de l’armée française.
La même année, et durant deux ans, d’autres Frères travaillent à Alep avec les Pères franciscains. Ils dirigeront par la suite : un collège mis à leur disposition par la communauté grecque-catholique de la ville, et, pendant une quinzaine d’années, le nouvel établissement qu’ils avaient fait construire ; puis continueront dans les casernes désaffectées, comme à Damas.
Après la Deuxième Guerre mondiale, les Frères ont dû arrêter leur enseignement dans les collèges secondaires de Damas et d’Alep, nationalisés (la saisie des écoles privées) en 1967.
À Damas (1967-1980), une Fraternité de deux Frères a assuré une présence mariste auprès de la population chrétienne (catéchèse, mouvements de jeunesse, animation liturgique), et une autre l’a maintenue à Alep.
De 1949 à 1967, les Frères continuent leur éducation apostolique à Alep, dans de précédentes casernes françaises louées. Et depuis cette date, dans la partie dite du « couvent » et jusqu’à présent, une communauté de Frères maintient une présence mariste rayonnante en des actions socio-éducatives, aidées progressivement par une centaine de personnes bénévoles appelées Maristes bleus.
Le « Collège du Sacré-Cœur » de Jounieh, depuis près de trente ans, est à la recherche d’un lieu propice pour une maison de vacances.
Maison à la montagne, fondée en mai 1945, Faraya est à 1280 m d’altitude.
Lieu idéal pour la villégiature et pour les études durant les vacances d’été.
La propriété a permis aussi l’accueil de groupes : scouts, guides, louveteaux, jeannettes, durant l’été ainsi que pour les camps de neige.
En 1978, des familles de refugiés en provenance de Beyrouth y ont été accueillies.
En 1999, après réaménagement, la maison est dénommée « Foyer Champagnat », hébergement à la montagne pour les Frères, des groupes divers,
En 1904, les Pères jésuites demandèrent quelques Frères pour relancer une école qu’ils avaient fondée en 1873 dans le vieux palais de l’Emir Fakhr Eddine. Le travail fut si bien mené qu’en 1909, la Direction complète nous fut cédée. L’école devint alors le « Collège Saint-Louis ». Les Frères ont été expropriés de leur collège, pour qu’une société archéologique puisse entreprendre des fouilles en son emplacement.
Sur une colline avoisinante juste au nord de Saïda, s’élève « Notre-Dame de Fatima », un nouveau collège moderne, magnifiquement placé et qui continuera son œuvre éducative en faveur des Sidoniens et des habitants de la région.
En 1985, des bâtiments du Collège, proprement dit, ont été successivement bombardés et occupés par des milices jusqu’en 1994, puis, après accord avec l’armée libanaise, une partie de ce Collège est devenue une caserne.
Une communauté symbolique a assuré ensuite une présence mariste dans la section indemne, administrative et résidentielle, de l’ancien Collège.
En 2016, cette même section accueille l'Association Fratelli, nouvellement fondée par les Conseils généraux des Frères maristes et des Frères des écoles chrétiennes (de La Salle).
Les quatre Frères (deux de chaque Institut) sont aidés de volontaires laïcs bénévoles de différents pays et par un personnel pédagogique libanais. Cette Association socio-éducative, officiellement reconnue, est un soutien aux enfants et aux adolescents les plus vulnérables et les plus pauvres, principalement parmi les réfugiés et les déplacés de guerre.
et pour accueillir les Mouvements de jeunes et d’autres œuvres sociales et missionnaires.
C’est en 1964 que commence à prendre forme le projet de transférer les 1600 élèves de Jounieh en un site plus calme, plus vaste et permettant une répartition plus fonctionnelle de ses différents cycles.
Le premier septembre 1966. Le nouveau collège prend vie.
À la rentrée scolaire d’octobre, les élèves des Maristes se trouvent transférés dans une véritable petite ville : CHAMPVILLE, Ville Champagnat.
Cette jeunesse a tenu, ainsi que les familles, à ce que son instruction et son éducation soient parachevées par les Fils de Marcellin Champagnat, leur fondateur.
Œuvre audacieuse, s’il en est une. Elle a été conçue par Frère Mario Corradi, aidé de l’équipe communautaire.
Le « Collège Mariste Champville » fait partie de l’agglomération de Dik el-Mehdi ; Il est implanté dans la partie nord-est de ladite région, à une altitude de 300 m.
La vue y est magnifique. Elle donne sur la mer, la montagne et sur le Grand-Beyrouth.
1- Frère Mario Corradi, Fondateur et premier Directeur (1966- 1975)
2- Frère Jean-Claude Robert (1975-1982)
3- Frère Antoine Jarjour (1982- 2003)
4- Frère Georges Trad (2003-2009)
5- M. Léon Kilzi (2009-2017)
6- M. Édouard Jabre (2017-2021)
7- M. Milad Hobeika (2021-2024)
8- Mme Pascale Jalkh - Directrice actuelle
- Historique des Maristes au Proche-Orient